Semences maïs Après l’embellie, le repli

Le marché des semences de maïs vient d’enregistrer une forte baisse, − 15 % selon Agreste et plusieurs semenciers. « Nous sommes moins pessimistes et estimons la baisse à − 10 % », souligne Laurent Loncle, d’Advanta. « Les surfaces de maïs en 2021 sont tout simplement revenues à la normale après l’augmentation exceptionnelle de la campagne précédente », constate Johanne Subit, de Bayer. « En 2020, les semis de céréales d’hiver avaient été très compliqués, les cultures de printemps et en particulier le maïs en avaient profité, souligne Fabrice Chevalier, de Semences de France. Cela n’a pas été le cas en 2021. »

« Le maïs grain a surtout baissé dans le groupe G2, avec un recul de 25 % », note Frédéric Halo, d’Energy Seeds. « En fourrage, les créneaux précoces ont progressé, alors que les tardifs ont reculé, remarque Olivier Soulie, de Lidea. Les maïs grain tardifs sont concurrencés par des cultures sous contrat de maïs doux ou autres légumes. » « Comme les rendements en fourrage sont très élevés, du maïs prévu initialement pour l’ensilage sera récolté en grain », remarque aussi Carol Humeau, de LG.

« Le maïs bio progresse, avec 3 % du marché », précise Fabrice Chevalier. « Environ 16 000 doses, confirme Samuel Dubois, de RAGT. Quant aux maïs Duo, résistants à l’herbicide Stratos Ultra, le marché est mature, autour de 30 000 doses. »

Avis très partagés sur 2022

Comment vont évoluer les surfaces en 2022 ? Les avis sont partagés. « Je pense que le maïs grain va remonter, car les prix sont porteurs et les rendements en 2021 vont être bons à très bons », estime Sébastien Moureau, de Pioneer. Même pronostic de la part de Mickaël Bourcier, de Syngenta, « nous nous attendons à un marché en rebond », et d’Erwan Bougouin, de Mas Seeds, « la compétitivité du maïs reste intéressante pour les agriculteurs, les surfaces en grain peuvent gagner 2 % en 2022 ». « Le maïs présente aussi un intérêt dans la rotation, notamment pour gérer le désherbage », reconnaît Jean-Philippe Cochet, de KWS. « Grain + fourrage, les emblavements devraient augmenter de 1 %, progresser de 2 % en grain, rester stable en fourrage », avance Johanne Subit. « Le maïs fourrage est de qualité cette année, les surfaces devraient rester stables l’an prochain », estime aussi Carol Humeau. Frédéric Halo n’est pas du même avis : « Le fourrage devrait encore baisser à cause des rendements records de cette année et la diminution du nombre d’élevages laitiers. » Pour le choix des variétés en 2022, à noter l’arrivée de Varmaïs, un nouvel outil développé conjointement par Arvalis, le Geves et l’UFS.

Pioneer en tête des ventes

Côté entreprises, la réunion d’Euralis semences et Caussade engendre le passage de quatre marques, Euralis, Caussade, France Canada semences et Codisem, à deux, Lidea et Caussade semences Pro, avec une équipe sur le terrain de 35 personnes chez Lidea et 12 personnes chez Caussade semences Pro. 2021 a aussi vu la fusion de Jouffray-Drillaud et Terrena Seeds en Cérience. Quant au classement, Corteva-Pioneer est toujours numéro 1 sur le marché, avec entre 19 et 20 % de part de marché (18,5 % pour Pioneer, 1 % pour Brevant) devant Bayer-Dekalb, 14,8 %. Ces deux acteurs dominent le marché du maïs grain. Viennent ensuite LG semences, à 10 %, mais leader en maïs fourrage, devant KWS, 9,5 %, RAGT, 8,4 %, Advanta, 8,3 %, Semences de France, 6,4 %, Euralis, 6 %, Caussade, 6 %, puis Mas Seeds, 3,5 %, Syngenta, 3 %, France Canada semences, 2 %, Cérience, 1 %, Codisem, 1 %, enfin Saatbau et Energy Seeds. En ce qui concerne les génétiques, Corteva Pioneer est aussi en tête devant le groupe Limagrain (LG et Advanta) avec 18,3 % de part de marché, le groupe KWS (KWS et Semences de France) à 15,9 %, et Bayer-Dekalb.

Blandine Cailliez